- Wellington ; 5h48 -- Tu dois quitter Wellington.
La voix du combiné était inquiète.
- Ils t'ont retrouvé. S'ils te choppent, c'est fini.
Kohori avait bien compris : ceux de Kaze Ha l'avaient filé jusqu'en Nouvelle-Zélande. Le dernier coup qu'il avait arrangé ne leur avait pas plu.
- Ramènes-toi à Shibuya avec tes gars. On va se charger d'eux.
Il raccrocha sans un mot. Lorsqu'il se retourna vers ses hommes, la tension monta d'un cran. Dans un souffle, il lâcha :
- On s'tire...
Tous se levèrent comme un seul homme. Le regard habituellement vide d'expression de Kohori se posa sur la base de données à côté de lui.
- Kuno.
L'un des homme de redressa un peu plus si c'était possible et demanda :
- Oui patron ?
- Appelles-les.
- Tout de suite !... Mais pourquoi ?
- …
Kohori n'avait pas envie de répondre et se leva doucement.
- Dans une heure, cet endroit sera vide, souffla-t-il.
Le jeune homme était déçu. Il aimait bien le QG Néo-Zélandais et Wellington était une belle ville...***
- Tokyo ; 13h54 -Le vol avait duré 8 heures. Le jet de son grand frère les avaient déposé sur le toit du Département des Finances de Tokyo.
Lorsque Kohori descendit du grand avion gris, il sentit son portable vibrer frénétiquement. Il plongea sa main dans la poche arrière de son jean's et lu le message qu'il avait reçu.
« 2e étage ; Salle de réunion »
Expéditeur : Hiryuu Nii-san.
Visiblement son frère venait de lui donner rendez-vous dans le bâtiment. Sans plus de questions, le jeune homme chargea son arme et fit signe à ses hommes de l'attendre.
Il savait par habitude qu'Hiryuu avait des façons très particulières de l'accueillir.
Il ouvrit la porte métallique qui donnait sur un grand escalier de fer. Il descendit dans un grand couloir et chercha vainement l'interrupteur.
L'ascenseur face à lui, l'attendait, grand ouvert. Méfiant, Kohori s'en détourna et emprunta l'escalier de secours. Il descendit 14 étages dans la pénombre la plus totale et sortit au deuxième. Sans réfléchir plus que ça, il enfonça la porte d'un violent coup de pied et pointa son arme sur l'espace heureusement vide, devant lui. Il pénétra lentement dans le long couloir sombre et se plaqua au mur d'un geste. Il connaissait cet endroit comme sa poche : chaque alarme, chaque caméra... Comme prévu, deux homme gardait l'entrée de l'ascenseur, armes en mains.
L'un, grand et baraqué, était équipé d'un
M-16 gros calibre et de deux
UZI automatiques 36 coups. L'autre, plus petit, portait un
R-44 de défense à visée 9 mm et d'une cartouche de 5 chargeur
UZI. Cette description confirma les soupçons du jeune homme : Si il s'avançait trop près, ce serait l'homme au
M-16 qui l'attaquerait.
En effet, l'autre, moins imposant, n'avait qu'une arme de défense et transportait les chargeurs d'une arme qu'il n'avait pas en sa possession, les chargeurs de son équipier.
La salle de réunion se trouvait de l'autre côté du couloir et passer devant l'ascenseur était synonyme de suicide...
Kohori réfléchit un instant. Il était désormais trop grand pour emprunter les conduits d'aérations et il ne courait pas assez vite pour semer les deux hommes qui plus est, possédaient des armes longue portée.
Soudain, une idée lui traversa l'esprit. Son idée était risquée, certes, mais il était sûr que ça marcherait. Il s'approcha du mur d'en face et posa sur main sur la surface rugueuse. D'un geste, il amorça la détente de son arme et tira sur l'extincteur à l'autre bout du couloir.
Comme il l'avait escompté, l'un des deux hommes se précipita dans sa direction pour évaluer la situation. Kohori se rua vers la porte de secours et s'engouffra dans la cage d'escalier. Lorsque l'homme fut passé à sa hauteur, le jeune homme quitta son refuge et traversa le couloir en courant. Il passa alors devant le deuxième homme, toujours aux portes de l'ascenseur.
Avant même que ce dernier n'ai le temps de réagir, Kohori lui enfonça son coude dans l'estomac et récupéra le R-44 dont l'homme n'aurait certainement plus besoin désormais. Il continua sa course jusqu'à la porte de la Salle de réunion. D'un geste, la porte s'ouvrit à la volé. Par réflexe, Kohori se plaque au mur du couloir, évitant ainsi, deux rafales de tirs. Il glissa sa main dans la porte grande ouvert et mit son frère en joue avec l'arme défensive qu'il avait récupéré un peu plus tôt.
- Un geste, et tu finis ta semaine à l'hôpital... Hiryuu.Mais le grand frère ne s'avoua pas vaincu si facilement. Il saisit subitement sa manche et en sortit un petit revolver de faible puissance. C'était néanmoins suffisant pour blesser Kohori. Avant d'avoir pu réagir, le jeune homme pris deux balles dans l'épaule gauche et une autre dans le genoux. Le petit calibre de l'arme se glissa dans les tissus de sa chaire et s'y logea. Sentant la douleur du métal dans ses muscles, Kohori pointa le R-44 sur son épaule et tira à bout portant pour dégager les balles de son frère.
Il se redressa difficilement, le bras ballant le long de son corps.
- Bonjour à toi aussi Otouto-chan.Kohori pesta en son fort intérieur : Hiryuu avait une légère tendance au "je-m'en-foutisme" par moment.
- Chaleureux accueil, grogna le jeune homme.
- Oui, je dois avouer que je me suis surpassé aujourd'hui. D'ailleurs, je suis heureux de remarquer que tu t'est grandement amélioré sur le plan infiltration. Avant que tu n'ouvre cette porte, j'ignorais totalement où tu te trouvait... Bien sûr, il y a eu ce coup de feu, mais qui sais... un accident est si vite arrivé !!Une fois de plus, Hiryuu n'avait résisté à l'envie de le tester. Et cette fois, Kohori l'avait subit plus qu'auparavant. Se souvenant cependant du pourquoi de sa venue, le jeune homme coupa court à la discution familiale.
- Pourquoi suis-je ici ? T'as un truc important à me dire ?Hiryuu ouvrit de grands yeux surpris. Il était rare pour Kohori de poser deux question dans la même phrase.
- En effet... Je voulais te présenter quelqu'un. Mais avant, voilà un topo de la situation : Comme tu le sais déjà, le chef de Kaze Ha ne peut pas te blairer. Il te supporte tellement pas qu'il a décider de te détruire. En bref, ton numéro de portable, ton nom, ton adresse, ton QG, tout ça t'oublie. Tu recommence à zéro, tu changes de pays, et t'écoute tout ce qu'elle à te dire.
- Qui ça "elle" ?... demanda Kohori.
- Elle.Soudain, derrière son frère, apparue une fine et grande silhouette féminine. Le jeune homme parvint à distinguer ses yeux profondément accrochés sur lui. Il ne compris pas tout de suite les raisons d'une telle présence en ces lieux.
- Elle...La silhouette sortit alors de l'ombre et se planta aux côtés de Hiryuu.
- Otouto-chan, voici le chef de Shimobashira : Aya Makkura. Notre nouvel allié.